L’émergence de nouvelles formes d’hébergement et la préférence croissante des voyageurs pour ces alternatives rendent impérative l’adaptation du cadre réglementaire au Maroc. La récente publication du décret n° 2.23.441 au Bulletin officiel apporte des clarifications majeures sur la manière dont ces établissements seront gérés à l’avenir.
Une réponse adaptée aux préférences changeantes des voyageurs
La tendance mondiale montre un intérêt croissant pour des options d’hébergement alternatives. De l’hébergement chez l’habitant aux autres options non traditionnelles, les voyageurs recherchent des expériences authentiques et uniques. Le ministère du Tourisme l’a clairement identifié et vise à s’assurer que ces nouvelles options répondent à des normes rigoureuses de sécurité et de qualité. Cela témoigne de l’adaptabilité et de la réactivité du Maroc aux tendances changeantes de l’industrie.
Trois dispositions pour une gouvernance renforcée
Les trois mesures majeures introduites par ce décret sont significatives :
● La gestion centralisée des demandes : Les Centres régionaux d’investissement (CRI) joueront un rôle central, devenant l’interlocuteur privilégié des investisseurs. Cela simplifie et accélère les procédures, en assurant une meilleure coordination et efficacité.
● L’octroi des autorisations d’exploitation par les gouverneurs : Cela garantit une meilleure maîtrise des ouvertures d’établissements, en harmonisant les processus et en veillant à l’alignement avec les objectifs régionaux et nationaux.
● Le nouveau dispositif de classement : Au-delà des critères physiques, le classement tiendra compte de la qualité du service, un élément clé pour assurer des expériences mémorables pour les voyageurs.
Une révision du système de classement
Le classement des établissements touristiques a été entièrement revu. Ainsi :
● Uniformisation du classement par étoiles : Pour une meilleure lisibilité de l’offre et une harmonisation avec les normes internationales, les établissements seront désormais classés par étoiles, de « 3 étoiles » à « luxueux », à l’exception des pensions qui restent dans une catégorie unique.
● Types d’établissements concernés : Le nouveau système couvre une gamme diversifiée, des hôtels et hôtels clubs, aux résidences de tourisme, maisons d’hôtes, riads et kasbahs.
● Qualité du service : Une approche axée sur la qualité du service est introduite. Ce ne sera pas seulement la structure, mais aussi la qualité du service qui déterminera le classement. La Commission régionale de classement, présidée par le représentant du ministère du Tourisme, jouera un rôle crucial dans ce processus. Des « visites mystère » par des organismes externes indépendants garantiront également le niveau de service.
Mesures disciplinaires pour non-conformité
Le respect des normes est impératif. En cas de non-conformité :
● L’exploitant reçoit d’abord un avertissement ou un blâme.
● Un délai est accordé pour la mise en conformité.
● Si la non-conformité persiste après ce délai, le classement de l’établissement est revu à la baisse.
● En vertu de la loi 80.14, des sanctions pécuniaires, allant de 50.000 à 100.000 DH, peuvent être appliquées en cas de non-conformité grave.
Provisions pour d’autres types d’hébergement
Outre les établissements classiques, le décret apporte des clarifications sur d’autres types d’hébergements :
● Bivouacs : Pour mettre en place un bivouac, une demande doit être adressée aux autorités 14 jours avant la date prévue. Les normes spécifiques seront définies conjointement par le ministère de l’Intérieur et le ministère du Tourisme.
● Hébergement chez l’habitant : L’encadrement de cette forme d’hébergement est précisé. Le nombre maximum de chambres à commercialiser sera défini conjointement par les deux ministères concernés. Pour obtenir l’autorisation, le responsable devra fournir une série de documents, notamment une copie de la carte d’identité, des photos des chambres, une copie de l’autorisation d’habitation ou une attestation prouvant la conformité du bâtiment aux normes de sécurité.
La publication du décret n° 2.23.441 est une manifestation claire de la volonté du Maroc de renforcer son positionnement en tant que destination touristique de premier plan. En anticipant et en répondant aux besoins changeants du marché, tout en instaurant des mécanismes robustes de régulation et de gouvernance, le Maroc s’engage dans une trajectoire prometteuse pour le futur du tourisme.